Salut à tous, aujourd’hui on se retrouve pour parler d’un nouvel article scientifique « Effectiveness of different intrusion modes of maxillary anterior teeth with mini-implants in clear aligner treatment » de Xiao et al. (2024), qui s’intéresse à l’efficacité des méthodes d’ingression des dents antérieures maxillaires avec l’utilisation de minivis dans le cadre de traitements par aligneurs. L’ingression des dents antérieures est souvent nécessaire dans les cas de sourire gingival ou de supraclusion, des situations cliniques fréquentes en orthodontie. L’importance de cette recherche réside dans le besoin de comprendre comment différentes configurations de mini-vis et de forces appliquées influencent le mouvement intrusif des dents antérieures. Ces résultats sont essentiels pour améliorer le contrôle des mouvements dentaires, en particulier lors du traitement de malocclusions comme la supraclusion et le sourire gingival.
De quoi parle cet article ?
L’étude a pour objectif d’évaluer l’efficacité de différents modes d’ingression des dents antérieures maxillaires en combinant aligneurs et mini-vis. Elle se concentre sur l’analyse des mouvements dentaires sous différentes configurations de forces, en examinant l’impact sur l’inclinaison labiolinguale et mésiodistale ainsi que sur les contraintes exercées sur les ligaments parodontaux.
Méthodologie détaillée
L’étude s’appuie sur une analyse par éléments finis (FEA) utilisant les données d’une patiente de 22 ans. Les modèles 3D de la dentition, des aligneurs, des ligaments parodontaux et des mini-vis ont été créés à partir de données issues de la tomographie volumique à faisceau conique (CBCT) et de scans intraoraux. Ces modèles ont permis de simuler dix conditions d’ingression différentes en modifiant :
- Le site d’implantation des mini-vis (entre les incisives centrales, entre l’incisive centrale et latérale, et entre l’incisive latérale et la canine).
- Le site d’application des forces (différents points sur les aligneurs).
- Le mode de chargement (force appliquée de façon labiale ou labiolinguale).
Chaque condition a appliqué une force intrusive de 100 g pour analyser les déplacements des dents et les contraintes sur les ligaments parodontaux (PDL). Les déplacements étaient mesurés au niveau des points de centre de résistance (CR)pour minimiser l’influence des changements d’angulation.
Résultats obtenus
Les résultats de l’étude ont révélé des différences importantes en fonction du site d’implantation des mini-vis et du mode de chargement des forces :
- Quantité d’ingression : Sous les forces labiales, toutes les dents antérieures ont montré une ingression positive. Cependant, certaines configurations linguoincisales ont généré une égression des canines et des incisives centrales, notamment sous les conditions L11, L13, et L23.
- Angulation labiolinguale : Sous toutes les conditions, l’angulation labiolinguale des dents antérieures a augmenté. Les forces linguoincisales ont produit des augmentations plus marquées par rapport aux forces labiales. Par exemple, sous la condition L11, l’angulation labiolinguale des incisives centrales a augmenté de manière significative.
- Angulation mésiodistale des canines : Sous une charge labiale, les canines ont montré une inclinaison mésiale, tandis que sous une charge linguoincisale, elles ont basculé de manière distale. Ces variations doivent être surveillées pour éviter des problèmes occlusaux.
- Stress sur les ligaments parodontaux : Les zones de concentration de stress étaient principalement localisées au niveau des régions cervicales et apicales des racines. Les forces linguoincisales ont généré des valeurs de stress plus élevées, en particulier sur les incisives centrales, atteignant jusqu’à 23,5 KPa sous L11.
Qu’est-ce qu’il faut retenir ?
- Le site d’implantation des mini-vis influence directement la quantité d’ingression obtenue, avec les meilleurs résultats observés pour un placement entre l’incisive latérale et la canine.
- Les forces labiolinguales augmentent l’angulation labiolinguale de manière plus marquée que les forces labiales, ce qui peut affecter le contrôle du torque dans certaines situations cliniques.
- L’égression des canines sous charges linguoincisales est un effet indésirable à surveiller, surtout si la mini-vis est placée entre les incisives.
- Le stress sur les PDL doit être surveillé pour éviter la résorption radiculaire, en particulier lorsque les forces linguoincisales sont utilisées sur les incisives centrales.Les forces linguoincisales génèrent plus de stress sur les dents, ce qui peut nécessiter des ajustements dans la planification du traitement.
Comment le mettre en œuvre ?
Pour intégrer ces résultats en pratique clinique, il est essentiel de choisir judicieusement la position des minivis et le mode de charge en fonction de chaque patient. Lorsque l’objectif est d’ingresser les incisives sans affecter les canines, l’implantation entre l’incisive latérale et la canine, avec une charge labiale, semble être la meilleure option.
De plus, il est crucial de surveiller régulièrement l’angulation labiolinguale, surtout lors de l’utilisation d’une charge linguoincisive. Le praticien devra ajuster la planification des mouvements en conséquence pour éviter l’égression des canines et garantir une ingression efficace des incisives.
En résumé, la combinaison aligneurs et minivis reste une méthode puissante pour gérer les cas complexes nécessitant une ingression des dents antérieures. Une planification précise des sites d’ancrage et de charge est indispensable pour maximiser les résultats cliniques.
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